Pour devenir opérateur de prise de vue, cameraman et/ou cadreur, certains passent par la voie des études post bac via un BTS audiovisuel par exemple. D’autres, en perfectionnement ou en reconversion professionnelle, choisissent l’apprentissage accéléré. Les moyens pour devenir cadreur sont donc multiples. Les formations spécialisées sont largement plébiscitées par ceux qui souhaitent passer derrière la focale. Elles permettent surtout une « mise à jour » constante car le métier de cameraman ne cesse d’évoluer dans le temps. Une évolution en corrélation avec le progrès perpétuel du matériel.
D’abord, un métier réservé aux hommes – charges lourdes obligent – la profession s’est au fil du temps féminisée. Zoom sur ce métier que l’on peut exercer dans de multiples domaines.
Quelles sont les missions d’un cameraman ?
Dans quelles conditions fait-on appel à un opérateur de prise de vues ? Pour un film, une production audiovisuelle ou vidéo.
Cadreur
Dans le cas du tournage d’un film, ce technicien de l’audiovisuel est appelé cadreur. Sa mission, outre le fait de travailler avec une équipe de techniciens, consiste à notifier les limites du champ visuel émis par la caméra. En d’autres termes, le cadreur est le premier responsable en matière de prise d’images et est en théorie le premier de l’équipe de tournage à voir les images en direct.
Cameraman
Le cameraman restitue par ses prises de vue le déroulement des plans de séquence, établis dans un scénario ou dans un reportage. Il capte les mouvements des acteurs et assure la composition des plans. Il travaille en collaboration avec le directeur de la photographie ou le chef opérateur de prise de vues.
Assistant
Lors de « gros » tournages, il peut être accompagné dans ses missions d’assistants. Réactif, il doit anticiper, coordonner ses manipulations et adapter ses prises de vue selon des paramètres précis (place de la caméra, choix du cadrage, enchaînement des images, acteurs et décors).
Parfois autonome, dans certains cas, l’opérateur de prise de vue est placé sous la gouverne du réalisateur. C’est le cas, pour ne citer que cet exemple, lorsque le cadreur travaille sur un plateau de télévision. Il est un maillon important de la chaîne puisqu’il est les yeux du réalisateur sur le plateau de tournage. Casque vissé sur la tête et œil sur l’écran de contrôle, le cameraman de plateau est souvent en direct et n’a pas le droit à l’erreur. En communication constante avec le réalisateur, il doit être à l’écoute des consignes et réagir rapidement aux demandes de ce dernier.
Il lui est aussi demandé d’être en mesure d’anticiper les mouvements des invités devant la caméra. Mais il peut et doit être aussi force de proposition en suggérant des cadres pertinents au réalisateur.
Cameraman de reportage
Il existe aussi le cameraman de reportage : c’est celui que l’on voit sur les chaînes de télévision, dans les reportages télévisés, documentaires… Autonome et dynamique le cameraman reporter bénéficie d’une grande liberté. Il est le seul à avoir l’œil dans le viseur. Il maîtrise parfaitement son outil, tel un photographe avec son boîtier. Avec son équipe réduite, un journaliste et/ou un ingénieur du son, l’opérateur de prises de vues n’a dans ce cas qu’une seule idée en tête : dénicher le plan parfait.
Etapes du travail
On pourrait découper le travail du cameraman en trois étapes :
- Avant le tournage : s’informer des objectifs, des exigences et des contraintes de la production ou de la réalisation . Préparer et paramétrer le matériel en respectant les contraintes propres au domaine cinématographique ou télévisuel; organiser le travail et sélectionner les moyens techniques en adéquation avec les mandats de production; identifier le contexte de prise de vues et mettre en place les moyens techniques.
- Pendant le tournage : exploiter le matériel afin de finaliser la qualité de l’image; garantir la qualité technique et artistique de l’image.
- Après le tournage, le cameraman doit s’affairer sur les supports d’enregistrement et les transmettre à la production.
Esprit d’équipe et esthétisme : le bon cocktail
Le sens de l’esthétique d’abord. Il faut garder à l’esprit que l’image est l’essence même du métier. Les images doivent être travaillées et se démarquer. Certains d’entre nous possèdent en eux ce sens de l’esthétique, d’autres le développeront au fil du temps et des expériences.
L’écoute ensuite est une qualité essentielle. Être en mesure de décoder et d’entendre les commandes du réalisateur.
Et enfin l’esprit d’équipe : autre qualité indispensable. Au cours de sa carrière, un cameraman travaille souvent en équipe. Parfois en grand nombre, d’autres en petit comité. Faire cavalier seul n’est donc pas salvateur. Ce qui nécessite d’ailleurs une capacité d’adaptation car chaque tournage est différent : les conditions, le lieu, le matériel…
Un matériel que ce technicien de l’image doit être en mesure de déplacer à tout moment, pour n’importe quelle destination, selon les besoins du tournage. Le cadreur n’est soumis à aucun horaire régulier, ni à un lieu de travail fixe et son travail nécessite une grande résistance physique. De plus, dans certains cas, il doit constamment porter la caméra à l’épaule et le plus souvent dans des positions des plus inconfortables. C’est pourquoi pendant des décennies, ce métier étant plus que majoritairement exécuté par des hommes. Il a fallu que le matériel perde en envergure et en poids pour voir les femmes s’intéresser de près à cette profession. S’il est difficile de donner des chiffres précis sur la parité hommes-femmes, la profession tend à se féminiser peu à peu.
Production audiovisuelle : tous les voyants au vert !
On sait que la production audiovisuelle en France ne se porte pas trop mal en comparaison de ses confrères européens (cf. graphique ci-dessous). Avec l’avènement des séries, des courts-métrage, des blogs, des réseaux sociaux, des sites internet, des chaînes de télévision… B, le cinéma n’est plus le seul pourvoyeur d’emplois.
Selon une étude publiée sur le site d’Audiens, le chiffre d’affaires du secteur de la production audiovisuelle s’élevait à presque trois milliards d’euros en 2014, en progression de 28 % entre 2008 et 2014. Les performances du secteur de la production audiovisuelle continuent de surpasser celles de l’économie générale. Cette étude avait mis en évidence le rebond significatif du secteur de la production audiovisuelle à la suite de la crise économique et financière de 2008-2009. Un bonne nouvelle donc pour ceux qui choisissent de se lancer sur le marché de l’audiovisuel.
Statut de cameraman
On ne manquera quand même pas de rappeler que le statut de cameraman reste un statut dit précaire. Bien que pourvoyeur d’emplois, le CDD d’usage reste l’un des contrats les plus usités dans le métier. Sur les 89 500 cadreurs :
- 78 551 détiennent un CDD d’usage,
- 7 098 un CDD de droit commun
- et 7 945 un CDI.
La bonne nouvelle c’est qu’en 2015, le nombre de salariés en CDI a progressé de 9% en Île-de-France et de 10% dans le reste du pays. Le nombre de travailleurs en CDD a lui augmenté de 21% en Île-de-France et de 12% ailleurs. Au total, en équivalent temps plein et tous types de contrats confondus, près de 30.000 personnes travaillaient en 2015 dans le secteur en Île-de-France, et 5.000 dans le reste du pays.
Contenus over-the-top
Un nombre en constante évolution liée notamment à l’explosion des contenus over-the-top (OTT). Cet acronyme désigne la télévision par contournement, c’est-à-dire tous les services qui proposent des contenus audiovisuels via Internet sans passer par le canal traditionnel d’un opérateur. Ces services par contournement qui ont peiné à émerger sont aujourd’hui les véritables moteurs de l’industrie audiovisuelle. Face à la transformation des usages et à la saturation du marché, les chaînes sont poussées dans leurs retranchements et se retrouvent face à un dilemme : se renouveler ou disparaître dans le foisonnement d’une offre de contenus toujours plus vaste.
En 2016, la consommation moyenne de vidéo mobile a augmenté de 4 heures par rapport à 2012. De l’autre côté, la consommation hebdomadaire de télévision a diminué de 2 heures et demi. S’il n’y avait qu’une leçon à retenir de la mutation du paysage audiovisuel ces dernières années, ce serait donc celle-ci : ce n’est pas la télé que le public délaisse, mais la programmation de masse, indifférenciée et à heures fixes.
Dans ce nouvel écosystème, les spectateurs sont les décideurs. En s’abonnant à tel ou tel service leurs millions de clics font et défont les carrières des géants de l’industrie.
Rémunération d’un cameraman
Dans cette offre toujours plus diversifiée, il n’est pas évident aussi pour les cameraman de trouver un emploi pérenne et surtout une rémunération au plus juste. Les revenus sont en fonction des projets auxquels l’opérateur de prise de vue prend part. Ainsi, il peut être rémunéré à la semaine ou à la journée. On peut également le paier à chaque émission ou film et selon le type d’activité. Ainsi, un débutant dans le secteur du cinéma aura 1600 euros brut environ par semaine. Dans le secteur de la télévision, il pourrait percevoir 1000 euros brut. Par contre, un vrai exerçant du métier peut espérer environ 2800 euros brut par mois.
Il est important de préciser que ces données restent approximatives car elles dépendent de nombreux facteurs.
Enfin, comme beaucoup de métiers de l’audiovisuel, il faut toujours garder à l’esprit que c’est la passion du métier qui l’emportera toujours sur les conditions d’emploi !
Source : Terkane[/vc_column_text]