Le motion designer a pour vocation de concevoir des contenus animés, audiovisuels et interactifs. Il réalise des productions graphiques incorporant à la fois de la vidéo, de l’animation 2D/3D, des effets spéciaux, des sons. Être motion designer, en somme, c’est l’art d’animer du graphisme mais pas seulement.
Cela peut concerner de l’animation
- de typographie,
- d’identités visuelles,
- d’interfaces graphiques (sites web, applications, systèmes d’exploitation…)
- d’illustrations,
- d’intégrations sonores.
Cette façon de communiquer via le motion design se retrouve de plus en plus aujourd’hui, que ce soit pour des
- films de présentation,
- dans les clips musicaux,
- dans les messages publicitaires diffusés sur le web (le « rich media »)
- ou sur les écrans des grands magasins…
Ces créations animées sont très plébiscitées dans le monde de l’entreprise, de l’industrie notamment à des fins explicatives car il constitue un levier important en terme de communication. Elles permettent de concevoir et de réaliser des communications adaptées aux supports mobiles, ainsi qu’aux nouveaux espaces de communication. Elles aident également à organiser des messages en alliant les trois vecteurs du motion design :
- l’image animée,
- la typographie en mouvement
- et le design sonore.
Les professionnels ont pour habitude de dire que le motion designer est une évolution du métier de graphiste.
Les origines du motion design
Dans notre quotidien, on regarde du motion design partout ou presque sans s’en apercevoir. Par exemple dans une salle d’attente chez le médecin. Souvent des vidéos animés destinées aux enfants défilent sur un écran pour expliquer les étapes d’un vaccin. Dans ce cas, le motion design a vocation à mettre l’enfant dans de bonnes conditions en dédramatisant l’acte médical pour lequel il est venu.
Si l’on fait un bond dans le passé, le motion design – qui ne portait pas encore ce nom – a été popularisé dans le générique des James Bond dès le début des années 60.
Mais bien avant les années 60, d’autres se sont essayés à ce nouvel art d’animation. Avant que le motion design ne devienne l’industrie créative qu’elle est aujourd’hui, c’était une pratique initialement limitée à la création de génériques pour les films. Dans les années 40, les artistes Oskar Fischinger et Norman McLaren ont commencé à produire des œuvres expérimentales et, à leur tour, ont inspiré les designers Maurice Binder, Pablo Ferro et Saul Bass près d’une décennie plus tard dont le travail a donné une ascension spectaculaire au motion design, et est toujours référencé aujourd’hui. L’essence même du motion design se retrouve donc dans le cinéma avec la création de fluides, de liquide, de poudres,…
Ces premiers travaux présentaient des mots et des éléments graphiques d’une manière créative que les gens n’avaient jamais vu auparavant, offrant une entrée dans les industries du cinéma et de la télévision et renforçant la popularité croissante du motion design.
Motion design aujourd’hui
C’est d’ailleurs par le biais du cinéma que le motion design a pris son envol pour devenir un incontournable de nos jours. Les séries et leurs concepteurs sont également épris du motion design. Dans de nombreux succès sur la plate-forme Netflix, par exemple, on se rend compte que le générique fait désormais office de « film dans le film » car il n’apparaît plus comme au début. Il apparaît plutôt au bout d’une dizaine de minutes, lorsque le décor est déjà planté, et dure un temps certain. On peut citer comme exemple, la série Vikings ou encore la Casa de papel qui utilisent le motion design dans leur générique.
Les taches d’un motion designer
Au cinéma, le motion designer peut aussi être en charge des effets spéciaux. Il assemble les plans et réalise les éléments graphiques pour donner vie au film. De la correction des séquences vidéo au montage son, en passant par la maîtrise des logiciels de création, il intervient ainsi dans de nombreux domaines en postproduction. Il apporte une compétence précieuse et indispensable pour créer et animer des environnements et effets divers tels que
- monstres,
- cascades,
- effets sonores,
- explosions…
Il est d’ailleurs garant de l’installation du matériel et de la production des effets prévus. De manière générale, il travaille sous la direction du réalisateur ou du producteur. Sa mission consiste à rendre réel ce qui ne peut l’être. Le résultat final et la crédibilité de la production dépendront en grande partie du rendu audiovisuel de la production. Parmi les tâches des responsables des effets spéciaux figurent notamment le nettoyage des éléments anachroniques. Par exemple, au lieu de solliciter les décorateurs pour « nettoyer » la scène des éléments polluant visuellement, le monteur truquiste peut s’en charger de façon numérique. La rigueur, le sens du détail font partie des qualités requises dans ce métier créatif.
Représenter facilement des notions complexes
L’un des domaines où le motion designer s’impose le plus est l’information. En effet, le motion design permet de représenter facilement et rapidement des notions complexes.
Il sert à les illustrer de manière visuelle. Certains concepts (surtout ceux qui sont très abstraits) peuvent être difficiles à expliquer avec des mots ou même avec des images statiques. En quelques secondes, le motion design peut expliquer les concepts les plus complexes de manière très claire. Par exemple, la case où entrer son mot de passe sur un site web pourra vibrer si vous vous êtes trompé, ou encore s’afficher tout d’un coup en rouge, vous invitant ainsi à essayer de nouveau.
Collaboration
Le motion designer peut aussi collaborer avec d’autres spécialistes tels que des animateurs 3D, des illustrateurs, des graphistes vidéo, des designers sonores. Pour mener à bien son projet, le motion designer travaille avec ce que l’on appelle un moodboard. Ce sont des suggestions de contenus présentés au client afin de donner une présentation de l’univers dans lequel il compte inscrire le projet. Avec cette présentation sous forme de tableaux, les mises en scène sont bien explicites. Le client peut aussi décider en amont des tendances graphiques en motion design : de la plus simple comme le flat design à des styles plus recherchés comme le gradient ou la 3D.
Storyboarding
Après le moodboard, place au storyboard ! A l’image du storyboard réalisé dans le monde du cinéma, ce dernier permet de détailler visuellement l’intégralité des plans qui défileront sur la vidéo. Des étapes de travail nécessaires afin que toute l’équipe créative puisse suivre l’avancement de projet et le modifier au besoin. Celui-ci va être le premier jalon graphique et créer un pont entre le script et le produit final. Il va permettre de poser la base de la narration graphique.
Cela permet d’éviter de passer des jours sur du graphisme finalisé et de se rendre compte que cela ne convient pas du tout et surtout le storyboard. C’est le moment opportun de définir :
– les types de compositions visuelles (emplacement des titrages, des mots, types de schémas, emplacement des produits,…)
– un éventuel fil rouge général au niveau animation (plan séquence, objet graphique récurrent, axe caméra).
Un métier qui a le vent en poupe
Dans la sphère actuelle d’emploi, tout laisse à penser que les métiers de motion designer ou monteur truquiste ont le vent en poupe. En attestent les chiffres présentés sur le site du Centre National de la Cinématographie (CNC). En dix ans, les sociétés d’effets visuels numériques en doublé, avec pas moins de 800 emplois supplémentaires générés. Pour ceux qui sont en province, il faut noter que l’essentiel de l’activité se concentre en région parisienne. Mais les moyens numériques actuels permettent, selon les projets, de travailler depuis chez soi.
Les effets spéciaux n’ont jamais suscité autant d’intérêt. Les carrières sont ouvertes à l’international, surtout pour les français, bénéficiant d’une image haut de gamme liée à la french touch dans le domaine de l’image.
La formation
La formation du motion designer peut se faire dans des écoles spécialisées, mais on note que ceux qui empruntent la voie de ce métier sont souvent des autodidactes privilégiant la formation sur le tas. A la fois créatifs et techniciens, ils travaillent au contact d’une équipe créative composée de chefs de projets et/ou de développeurs web.
En terme de rémunération, un motion designer perçoit – en moyenne – 36 000 à 42 000 € bruts chaque année, mais les salaires varient évidemment en fonction de l’expérience. Certains professionnels, en freelance et reconnus dans le métier pour leurs réalisations, peuvent atteindre les 70 000 euros par an.
Du point de vue des entreprises, le budget alloué à la communication digitale est désormais monnaie courante. Et le motion design notamment est devenu l’outil de communication percutant voire incontournable. Bien moins chère qu’un tournage, l’animation graphique est un pivot stratégique. Les statistiques mettent en évidence un taux de conversion deux fois plus élevé sur un site web proposant une vidéo. Affichée sur la page d’accueil, elle pourrait même le faire grimper de plus de 80% ! Ce n’est pas pour rien que la vidéo est devenue le type de contenu préféré des marques. 96 % des marketeurs spécialisés dans le digital confirment que la publication de contenu vidéo sur les réseaux sociaux leur a fait gagner de nouveaux clients. Plus de la moitié des utilisateurs ont interagi avec une marque après avoir visionné l’une de ses vidéos sur les réseaux sociaux.
On peut donc affirmer que le métier de motion designer vit actuellement son apogée et a certainement de beaux jours devant lui.
Source : Terkane